L’Hortensia doit son nom à Hortense de Beauharnais, fille de Joséphine et belle-fille de Napoléon, reine de Hollande, qui a beaucoup porté cette pierre.
Diamant de 21,32 carats de couleur pêche très pâle, acquis par Louis XIV en 1678 et taillé à cinq pans par Alvary, il fut aussitôt intégré aux Joyaux de la Couronne et le Roi Soleil le portait à la boutonnière. L’Hortensia fait partie des dix-neuf boutonnières listées dans l’inventaire des Joyaux de la Couronne en 1691.
On le mentionne aussi dans l’inventaire des joyaux de 1774 sous Louis XV, ainsi que dans celui de 1791 sous Louis XVI où il figure comme diamant libre, évalué à seulement 48.000 livres en raison d’une fissure. En septembre 1792, il est dérobé – avec une partie des Joyaux de la Couronne – au Garde Meuble de la Couronne à Paris. Il est découvert un an plus tard dans le grenier d’une maison du quartier des Halles avec d’autres joyaux volés en même temps, dont « Le Régent ». Avant d’être exécuté, un nommé Dupeyron aurait avoué les avoir cachés là.
Les Joyaux de la Couronne n’étaient plus montrés ni portés depuis l’abolition de la monarchie, mais tout changea en 1804 avec l’avènement de Napoléon qui reprit à son compte la tradition des monarques. Les joyaux furent alors à nouveau exhibés et portés par différents membres de la famille de l’Empereur. L’Hortensia, avant d’être porté par Hortense de Beauharnais, le fut d’abord par Napoléon qui le fit monter sur l’attache de son épaulette. Avec la fin du Premier Empire en 1815, viendra un nouvel inventaire en 1818. N’étant plus utilisés, les joyaux restèrent sous la garde de l’administration civile de 1832 à 1848, pour réapparaître aux yeux du public à partir de 1852 avec l’avènement du Second Empire.
C’est en 1856 que l’Hortensia – ainsi que 207 autres diamants – fut monté par les frères Bapst sur un grand peigne à pampilles pour l’Impératrice Eugénie. Avec la fin du Second Empire, les joyaux resteront à l’abri, de 1870 à 1872, dans les cales du navire école « La Borda » puis gagneront le Louvre.
Exposés à l’Exposition Universelle de Paris en 1878, puis au Louvre en 1884 avant d’être finalement vendus aux enchères en 1887, les Joyaux de la Couronne étaient appelés à être dispersés auprès d’acheteurs lambdas (pas si lambdas que ça puisque figuraient parmi eux des noms comme Boucheron, Tiffany et autres joailliers célèbres) mais l’Hortensia fut exclu de la vente et intégré au Musée d’Histoire Naturelle puis, enfin, au Louvre où l’on peut le voir depuis, actuellement exposé dans la galerie d’Apollon.