Si aucun spécialiste ne peut prédire jusqu’où ira la baisse de l’or, les fondamentaux sont toujours bons et à moyen terme la hausse devrait reprendre. La baisse des cours constitue une opportunité pour tous les amoureux de l’or. Il faut cependant bien choisir son support d’investissement.

 

Depuis le début de l’année, les cours de l’or ont enregistré une forte baisse, elle ressort à environ 25% en dollar et 23% en euro. Cette diminution des cours n’a pas été constante sur la période, ainsi, elle a-t-elle été forte au mois d’avril, tandis que l’on a assisté à un léger rebond au mois de juin. Cette baisse a surpris tous les spécialistes, mais aussi les particuliers qui s’intéressent à l’or par son ampleur car depuis plusieurs années, les cours étaient orientés à la hausse et semblaient devoir toujours augmenter.

Les explications données à ces évolutions ont été multiples. Quelques unes semblent toutefois plus pertinentes que d’autres. Et notamment celles qui se rapportent à la dimension spéculative de l’or.

Une spéculation en forte hausse sur l’or.

La dimension spéculative de l’or s’est accentuée ces dernières années en raison de l’intervention sur ce marché de nombreux fonds indiciels. Ces fonds appelés des ETF (exchange trade funds) ou trackers sont investis sur des indices ou des matières premières. Ils émettent des titres qui sont achetés par des investisseurs institutionnels ou des particuliers en contrepartie des réserves en or qu’ils accumulent. Ils sont en général gérés par des financiers anglo-saxons car la réglementation européenne interdit à des fonds d’investir sur une seule matière première, en Europe, ces fonds doivent être investis sur des paniers de matières premières (or, argent, pétrole, céréales etc.). Ces fonds anglo-saxons ont très fortement grossi ces dernières années en achetant des quantités impressionnantes d’or. Ces achats ont poussé à la hausse les cours de l’or. Cependant, leur comportement a changé avec la remontée des cours des actions aux Etats-Unis l’an dernier et l’amélioration des perspectives économiques dans ce pays. Ces fonds ont commencé en fin d’année dernière à délaisser l’or au profit des actions.

 

De l’autre côté de l’Atlantique, en Europe, après plusieurs années de crise financière, la nouvelle politique de la Banque centrale mise en œuvre depuis un an, a constitué une réelle éclaircie pour les opérateurs financiers. Le risque systémique, c’est-à-dire celui qui pouvait emporter d’un coup tous les marchés financiers, est devenue moins d’actualité. De ce fait, les opérateurs ont commencé à se délester des valeurs refuges comme l’or pour s’intéresser à d’autres actifs financiers comme les dettes des entreprises (les moins bien notées) ou de façon beaucoup plus timide les actions.

 

Au printemps dernier, un nouveau coup de semonce a été adressé à l’or avec les annonces de la Banque centrale américaine (Fed). Celle-ci a commencé à préparer les marchés financiers à un changement de stratégie, ce qui s’est traduit par une remontée des taux longs, mais aussi par un changement dans les anticipations des opérateurs financiers. Ces derniers considèrent depuis que la reprise aux Etats-Unis devrait être durable et surtout ne devrait pas, malgré les injections massives de liquidité, se traduire par de l’inflation. Ce changement de perspectives a conduit à une forte baisse des cours de l’or.

Retrait des fonds indiciels, baisse de l’aversion au risque et anticipation d’un changement de politique de la Banque centrale américaine se sont conjugués pour conduire à une baisse de l’or.