Maison fondée en 1884, par Sotirio Bulgari (1857/1932), dont le siège social est à Rome en Italie, qui officie dans la joaillerie de luxe, l’horlogerie, les parfums et accessoires haut de gamme. Elle fait partie du groupe LVHM depuis 2011. C’est le troisième grand joaillier du monde après Cartier et Tiffany. Le nom du fondateur grec ayant été italianisé en Bulgari, celui-ci a voulu que le nom de la marque soit écrit selon l’alphabet latin classique (V = U) afin de rappeler son nom d’origine.
Orfèvre grec issu du village de Paramythia, dans la région d’Epire de l’ancien Empire Ottoman, où il a ouvert sa première boutique, Sotirios Voulgaris émigre en 1877 d’abord à Corfou, puis Naples et enfin à Rome en 1884 où il ouvre plusieurs boutiques d’antiquités et d’orfèvrerie. C’est en 1906 qu’il ouvre l’actuel magasin de la Via Condotti avec ses fils Costantino et Giorgio, et qu’il se spécialise, à partir de 1910, dans la joaillerie.
Ses fils reprennent la direction de l’entreprise à sa mort en 1932, puis ses petits-fils Paolo et Nicola à partir de 1984 où l’entreprise devient un groupe en diversifiant ses activités (création d’une gamme de parfums, puis de foulards et l’achat de plusieurs marques de montres suisses). La marque entre bourse en 1995.
La grande expansion de l’entreprise a débuté dans les années 50, quand les vedettes de cinéma, venues tourner des films à Rome, commencèrent à en faire la renommée. Elle s’est poursuivie dans les années 70 quand les premières boutiques de New-York, Paris, Monte-Carlo et Genève ont été ouvertes, pour finir par avoir à l’heure actuelle près de 300 points de vente dans les plus grandes villes du monde et être une marque mondialement reconnue. La famille Bulgari a revendu à LVHM ce qui lui restait de parts dans le groupe en 2012.
Le style Bulgari a évolué au fil des ans et des modes. A la fin du XIXe siècle, Sotirio Bulgari a créé beaucoup de bijoux, notamment en argent, de style « néo-hellénique » – mélange d’art byzantin et islamique, combinés à des motifs floraux avec beaucoup de volutes – qui attiraient particulièrement les nombreux touristes britanniques de Rome.
Dans les années 20, Bulgari s’inspire du style art déco pour ses bijoux. Les formes sont géométriques, épurées et le platine est privilégié.
Pour les années 30, on voit apparaître des créations plus considérables avec des diamants combinés à des saphirs – pierre de prédilection de Bulgari –, émeraudes ou rubis. La mode est aux « convertibles » : les colliers peuvent devenir bracelets ou les broches pendentifs. C’est aussi au début des années 30 qu’il crée la bague « Trombino » pour l’offrir à sa future femme. Cette bague est l’un des plus grands succès de Bulgari et, plus tard, Elizabeth Taylor tombera sous son charme, comme sous celui de très nombreux bijoux Bulgari.
Dans les années 40 – restrictions dues à la guerre obligent – le platine est remplacé par l’or avec moins de pierres et des lignes plus douces. Le style de la marque se spécifie par un mélange d’inspirations : le classique gréco-romain, la renaissance italienne et l’école romaine d’orfèvrerie du XIXe siècle. C’est à la fin des années 40 que Bulgari crée la montre « Serpenti » dont le bracelet est en forme de serpent. Ce modèle, très apprécié de la clientèle, sera décliné sous de nombreuses formes au fil des ans par la marque, tant pour le bracelet que pour le cadran.
Avec les années 50 et le boom économique, le platine et les diamants reviennent en force. Fin de ces années et début des années 60, l’emploi intensif de cabochons de grande taille devient la caractéristique majeure de la marque. Les cabochons étaient jusque-là utilisés pour des pierres de moindre valeur, Bulgari innove donc en les employant sur les pierres précieuses, créant ainsi son propre style. On trouve beaucoup d’or, les lignes sont symétriques et l’association de pierres multiples donne un résultat très coloré.
Les années 70 se démarquent par des inspirations diverses : art oriental, indien, pop’art, etc. L’or jaune est à l’honneur, ainsi que les éléments ovales avec cabochons entourés d’or et de diamants ou l’épaisse chaîne d’or. Tout ceci offre une grande variété dans les collections.
Pour les années 80, ce sont les volumes qui priment avec des couleurs vives, des formes simples et des motifs stylisés. Les pierres précieuses sont combinées aux semi-précieuses pour les effets de couleur. Des pierres fines sont montées sur soie, toujours dans une grande variété de couleurs. Les colliers sont ras-du-cou ou rigides. La marque met aussi l’accent sur l’horlogerie en fondant à Neufchâtel en Suisse « Bulgari Haute Horlogerie SA » afin de fabriquer ses propres mécanismes d’horlogerie. Cette filiale emploie désormais environ 500 personnes.
Les années 90 présentent des modèles moins structurés, les motifs et les combinaisons de couleurs sont plus subtils mais l’or jaune est toujours ce qui prime. L’inspiration vient de la nature pour la collection « Naturalia » et la porcelaine blanche, avec des éléments de forme sphérique, associée à de l’or et des pierres précieuses, donnent l’étonnante collection « Chandra ».
Pour le passage au XXIe siècle, les volumes, les formes arrondies et l’or jaune sont délaissés. On passe aux motifs ajourés, souples et délicats. L’utilisation du platine et de l’or blanc est privilégiée pour satisfaire aux canons de la tendance actuelle qui est à la couleur chrome. Malgré tout, on trouve encore, mais plus discrètement, les cabochons, l’or jaune et les pierres précieuses de couleur, mélangées à des pierres transparentes ou opaques, pour rester dans la tradition de couleurs vives chère à Bvlgari.